Bonjour à toutes,
Aujourd’hui je souhaitais vous parler d’allaitement sur le blog, car c’est un sujet que j’aborde finalement assez rarement, alors qu’il est central dans la vie de beaucoup de jeunes mamans. J’ai donc prévu d’y consacrer plus souvent des articles, car je sais par expérience personnelle que lorsqu’on rencontre des petites (ou grandes) difficultés d’allaitement, c’est très important d’être d’abord entendue, puis bien conseillée, et malheureusement, nos professionnels de santé sont globalement encore peu ou mal formé à l’allaitement maternel – et si vous en éprouvez le besoin, je vous recommande d’ailleurs de vous tourner vers une consultante en lactation, car ce sont des professionnelles de santé réellement spécialisées dans l’allaitement!
J’espère donc pouvoir vous être utile sur ce sujet parfois délicat de l’allaitement! Suite à un échange avec une maman, j’ai eu envie d’aborder aujourd’hui la baisse de lactation, une inquiétude que connaissent beaucoup de mamans qui allaitent leurs bébés au-delà des 3 premiers mois.

 

3adf2b5083de80a365fb3197ded04bc9.jpg

 

Préalables

Tout d’abord avant de chercher à booster votre lactation, ça peut être important de comprendre pourquoi votre production de lait connait une diminution. Il peut y avoir de nombreuses et diverses raisons à cela. De 0 à 3 mois, la production de lait est hormonale, et elle devient ensuite plus « mécanique » au sens où à partir des 3 mois de l’enfant, nous sommes dans un état hormonal différent, et notre production de lait va simplement s’adapter à la demande, en fonction des quantités tétées par notre bébé. Donc il est fréquent qu’autour des 3 mois du bébé, les mamans aient beaucoup moins la sensation du « sein rempli », ce n’est pas nécessairement lié à une baisse de lait, c’est simplement une adaptation hormonale de notre corps. En dehors de cet aspect-là, différentes causes peuvent impacter la production de lait, allant d’un manque de stimulation, à un choc émotionnel, par exemple. Comprendre l’origine de cette diminution permet de « travailler » sur la cause, et pas seulement sur le symptôme, ce qui est toujours utile, et beaucoup plus efficace.

Je tiens aussi à vous dire que si votre lactation n’est pas particulièrement en baisse, je ne vous recommande pas de chercher spécialement à booster votre production de lait, car une trop forte lactation peut gêner bébé au moment de la tétée, et l’empêcher de s’alimenter correctement, ce qui peut devenir vite embêtant: on peut toujours booster sa lactation lorsqu’on n’a pas suffisamment de lait, mais devoir « couper » son lait quand on souhaite toujours allaiter devient encore plus problématique, surtout si tout fonctionnait bien à la base! L’allaitement est une histoire d’équilibre entre la demande du bébé, et l’offre de la maman! Donc si tout est équilibré, on ne change rien!

 

Booster sa lactation, la mécanique!

Vous l’aurez peut-être compris, puisque la production de lait s’adapte à la demande de bébé, la toute première action va être de mettre bébé plus souvent au sein, et pourquoi pas plus longtemps. C’est d’ailleurs exactement ce que font instinctivement les bébés au moment de leur poussées de croissance: ils se mettent à téter TOUT LE TEMPS!!! Ce n’est pas parce que notre lait n’est plus nourrissant (comme on l’entend encore trop souvent), c’est parce qu’il booste la production! Ils ont besoin de plus de lait, donc ils tètent à fond, pour que notre production fasse elle aussi un pic, et s’adapte à leur besoin! Je trouve ça complètement magique qu’ils agissent ainsi, de manière instinctive, même si sur le coup ce n’est pas forcément rigolo d’avoir un bébé au sein pendant des heures!

Donc plus de lait = plus de tétées et inversement! C’est mécanique!
Si votre bébé ne veut pas spécialement téter, on ne peut évidemment pas le forcer, ça risquerait de l’énerver, de vous énerver et de mettre tout le monde à cran (ce qu’on évite de faire!), vous pouvez dans ce cas faire beaucoup de peau à peau, en multipliant les occasions d’être en contact physique: câlins dans le lit, bain ensemble, plein de bisous, portage torse nu etc…
Pourquoi faire cela? Parce que l’allaitement c’est aussi comme d’habitude une affaire d’hormones: la prolactine s’occupe de la fabrication du lait, et l’ocytocine s’occupe de l’éjection du lait. Or le peau à peau ça favorise exactement ces deux hormones, donc c’est vraiment ce que l’on recherche!

 

f70cf97117d8e510e7d2748dd0c24db4.jpg

 

 

Soutenir le corps dans l’allaitement

Afin d’accompagner le travail mécanique de notre corps, qui va devoir produire plus de lait, on peut lui apporter des aliments adaptés, qui vont venir renforcer le processus de lactation. Étonnamment, aucune étude ne permet aujourd’hui de prouver que ces aliments ont un impact sur la lactation, bien qu’ils soient connus et utilisés avec succès depuis des générations et des générations, et que les femmes se les transmettent comme des recettes magiques depuis peut-être la nuit des temps! Ces conseils sont donc rarement prodigués par les professionnels de santé, en dehors de certaines sages-femmes, mais passent d’une femme à l’autre, et je suis super heureuse de les partager ici:

→ Beaucoup boire! Pour allaiter beaucoup, vous avez besoin de boire beaucoup, et d’ailleurs souvent l’allaitement donne soif. Si vous buvez peu, vous produirez malgré tout du lait, mais ce sera à votre propre détriment, et une mauvaise hydratation pendant l’allaitement peut entraîner de la constipation, des maux de tête, de la fatigue etc… Donc BUVEZ!

→ En plus de vous hydrater avec de l’eau, vous pouvez boire des tisanes d’allaitement, que l’on trouve dans le commerce, en pharmacie et en magasins bio. Je trouve celle de la marque Weleda particulièrement bonne et efficace. Elles ont souvent un goût agréable, et les plantes qu’elles contiennent sont aussi connues pour leur propriétés digestives, ce qui pourrait aussi avoir un impact sur la digestion de bébé! Même si rien n’est prouvé, pourquoi s’en priver si ça fonctionne! J’aime personnellement y ajouter un peu d’ortie (en magasin bio ou du jardin!), pleine de vitamines, de calcium et de fer!

→ Manger une poignée d’amandes quotidiennement est un vrai boost pour la lactation, et c’est en plus un beau geste santé, car l’amande agit bénéfiquement sur l’ensemble de notre organisme! Elle mériterait un article à elle seule, mais ce sera pour un autre jour. Attention, je parle ici d’amandes crues, non salées, car les amandes grillées de type apéro ont perdu énormément de leurs vertus, et la forte dose de sel qui leur est associée n’est pas recommandée! Vous pouvez trouver des amandes crues en vrac dans les magasins bio, et de plus en plus de grandes surfaces en proposent également.

→ Consommer du fenugrec germé. Le fenugrec se consomme sous forme de petites graines, et il entre généralement dans la composition des tisanes d’allaitement, cela dit, plutôt que de l’ébouillanter et de le boire en infusion, on peut aussi (ou en plus!) décider de le faire germer: ses propriétés sont décuplées, et en le consommant de cette façon, nous mangeons un aliment vivant, ce qui est toujours un plus pour notre santé! Vous trouverez à nouveau les graines à faire germer en magasins bios, et il existe probablement une foultitude de tutos sur youtube pour faire germer vos graines, si vous n’êtes pas accoutumées. Ça se fait très facilement, il faut juste patienter quelques jours que la graine « se réveille » et germe, avant de pouvoir la manger en salade, dans des burgers, dans une soupe, associée à ce que l’on veut.
C’est pour ma part l’aliment que je connaisse le plus efficace, qui booste ma production de lait le plus rapidement et le plus significativement. Je peux presque voir ma poitrine changer de volume quand j’en consomme – en période d’allaitement bien sûr!

Se reposer. S’occuper d’un bébé, le nourrir au sein, se réveiller la nuit parfois ou très souvent, bref, avoir un bébé, même au delà des 3 mois du congé maternité, c’est fatigant, et on ne le dit sans doute pas assez, mais si nous allaitons, nous fabriquons, à partir de notre sang, un aliment dont les qualités nutritionnelles sont au top, pour un petit être en plein développement. Pour accomplir ce miracle, notre organisme a besoin de repos. Vraiment. Faire des siestes, passer le relai quand c’est possible, cela va vous permettre de faire souffler votre corps, et de poser votre esprit, et tout ça, cela vient nécessairement soutenir votre allaitement.

 

7e376f849a76222521a0a0f461f78f20.jpg

 

Soutenir notre mental

Dans l’approche holistique qui me tient à cœur, nous allons également prendre en compte le mental et l’affect, et c’est évidemment très pertinent car une grande part de l’allaitement est connecté à nos sentiments, et rappelez-vous, une des hormones de l’allaitement est l’ocytocine, l’hormone de l’amour. Comme c’est notre cerveau qui crée nos hormones, il est vraiment judicieux, lorsqu’on veut stimuler sa lactation, d’avoir une double action sur notre mental.

ne pas se mettre la pression, se détendre, se laisser aller. Lorsqu’on connait une difficulté durant l’allaitement, on peut avoir comme réaction de se crisper, et de mettre beaucoup de pression sur le moment de la tétée, ce qui risque d’avoir l’effet contraire à ce que l’on souhaite. Plus vous serez détendue, tranquille et sereine, plus vos hormones pourront faire leur travail correctement, et fabriquer l’exacte quantité de lait dont votre bébé a besoin. Donc, on essaye de se détendre, et de ne pas se mettre la pression: ça arrive que la lactation ne soit pas pile adaptée à bébé, et il faut « simplement » le mettre au sein souvent, et attendre que notre corps fasse le rééquilibrage, sans stress!

Y croire! Puisque c’est votre cerveau qui est aux commandes des hormones, si vous lui envoyez le message que c’est foutu, et que vous n’avez plus de lait, il va s’adapter à cette pensée, et créer de moins en moins d’hormones de lactation, ou disons plutôt qu’il reçoit un double message contradictoire: bébé tète, mais maman dit qu’il n’y a plus de lait. Le cerveau va donc hésiter, et si en plus il y a du stress, alors là c’est la bérézina, et votre lactation peut « patauger ». A l’inverse, si vous y croyez, si vous vous dîtes Ok, j’ai plein de lait, je suis une fontaine de lait, je nourris pleinement mon enfant, je crée du lait à profusion etc… Le message que vous envoyez à votre cerveau est complètement raccord avec le message qu’il reçoit de votre bébé, et il se met en branle-bas de combat: il faut du lait, plein de lait, allez hop hop hop! Vous voyez ce que je veux dire?
Pour venir soutenir cette pensée d’une lactation abondante, vous pouvez vous faire des mantras du type des phrases que je vous ai proposé, en les inscrivant en gros sur une feuille, que vous collez à différents endroits de votre maison, pour les avoir sous les yeux régulièrement. Vous pouvez aussi imprimer des images de femmes qui allaitent, si elles parlent à votre cœur: vous allez ainsi ressentir l’émotion de l’allaitement, qui va venir là encore envoyer un message positif à votre cerveau!

 

[Des pins, bijoux, vêtements pour soutenir l’allaitement, des idées de cadeaux à s’offrir ou se faire offrir pour renforcer notre mental et honorer notre expérience de femmes allaitantes!]

 

Pour anecdote, certaines femmes refont du lait au moment de la naissance de leurs petits-enfants, d’autres femmes se mettent à allaiter des bébés qu’elles adoptent (avec certes un traitement hormonal à l’appui), et il y a même, dans le règne animal, des femelles qui allaitent des bébés d’une autre espèce! En matière d’allaitement, comme pour le reste, nos organismes sont complètement magiques, et peuvent faire des choses insoupçonnables, tant que l’on y croit! Donc s’il vous plaît, ne laissez personne vous dire que vous n’avez plus assez de lait, ou que votre lait n’est pas nourrissant!

 

il_570xN.1491788269_2dvz.jpg

 

Et, un dernier petit mot, il arrive aussi que nous ayons moins de lait, tout simplement parce que nous mettons moins bébé au sein, car nous commençons à envisager doucement de réduire de l’allaitement… Pourtant, même si c’est une décision prise en toute conscience, il se peut que ce soit un choix rationnel (de notre tête), mais qu’une partie de nous (notre cœur quoi), ne soit pas complètement prête, et nous pouvons éprouver de la tristesse, de la mélancolie, une forme d’abattement même. C’est parfaitement légitime, et ça paraît normal: nous passons à une étape différente de la relation à notre bébé, et nous devons nous y adapter, en « renonçant » à certains aspects agréables de l’allaitement. Comme sur beaucoup de sujets de la maternité, nous éprouvons souvent de grandes ambivalences autour de l’allaitement, et l’on peut tout à fait avoir pris la décision de diminuer les tétées, tout en regrettant notre baisse de lactation. Pour cela, il sera peut-être nécessaire de vous laisser du temps, d’être douce et bienveillante envers vous-même et envers vos sentiments mélangés, et pourquoi pas, en parler à quelqu’un si vous en ressentez le besoin?

 

38253b486623dc04f0ff4872216ccec2

 

 

Voilà les mamans allaitantes, je vous souhaite un bel allaitement, j’espère que cet article vous aura été utile, et pour les futures mamans qui se questionnent sur ce sujet, peut-être que cela vous aura donné envie d’en savoir plus, de vous informer d’avantage, et pourquoi pas, de tenter cette belle aventure de l’alimentation au sein! Pour un partage plus intime et plus soutenu, et être informée de toutes les nouveautés, offres etc., vous pouvez vous abonner à la newsletter Mots Doux, dans la barre du haut ↑↑↑
Je vous dis à très bientôt, sur les réseaux sociaux ou dans vos boîtes mails!

 

Kristelle

 

_____

Pour vous accompagner dans votre maternité, découvrez tous les programmes Mamas ici CLICK.

 

La Lettre des Parents

Restons en lien

2 lundi par mois, je t’envoie des réflexions, outils, partages et nouveautés autour de la parentalité et de la naissance.

Hâte de te retrouver dans ta boîte mail !

Je m'abonne à la newsletter