Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui j’ai eu envie de vous parler d’un sujet qui je pense parlera à la plupart des mamans qui ont au moins 2 enfants, celui de la culpabilité, du malaise que l’on peut ressentir quand nous attendons « un autre » enfant. Que ce soit le deuxième, le troisième ou plus encore, le fait d’accueillir un nouvel enfant au sein de la famille, de créer un nouveau lien mère-bébé n’est pas forcément sans sentiment ambivalent par rapport à nos aînés! Nous pouvons être très heureuses d’être à nouveau enceinte, de créer une fratrie, d’agrandir la famille ET pourtant nous sentir coupable, éprouver différentes peurs quant à notre capacité à gérer l’arrivée de ce nouveau bébé. La bonne nouvelle? C’est que c’est normal, que nous sommes nombreuses à passer par là, et qu’en acceptant la situation, plutôt qu’en combattant ces sentiments, il est beaucoup plus facile de les laisser passer.

 

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La peur de manquer d’amour

 

Ah, cette peur-là. La peur de ne plus aimer nos aînés, ou de ne pas « réussir » à aimer ce petit bébé qui vient. La peur de ne pas les aimer autant. Je ne sais pas comment ça se manifeste pour chacune d’entre vous, mais pour moi, quand je suis tombée enceinte de Milo, j’ai carrément eu la sensation que cette nouvelle grossesse menaçait Saule, qui avait tout juste 2 ans. Comme si le fait d’être enceinte pouvait lui faire du mal, le blesser physiquement. Et puis, ça paraissait impossible de ne plus l’aimer, mais est-ce que ça pourrait arriver quand même? Et cet amour si intense et immense, comment je pourrais à nouveau le ressentir pour un autre être vivant?
La plupart des mamans le disent: ces peurs-là s’effacent souvent à l’arrivée du bébé, tout simplement. Et puis pour d’autres, c’est plus compliqué, ça prend plus de temps, l’amour ne se manifeste pas de la même manière pour l’un et pour l’autre.
Pour moi, je ne dirais pas que l’arrivée de Milo n’a rien changé à ma relation avec Saule. Ça a modifié considérablement nos rapports, et parfois, ça me rend un peu triste, nostalgique. Ça ne signifie pas que je l’aime moins, pas du tout, seulement, l’amour ultra-exclusif-fusionnel a laissé la place à une autre manifestation d’amour maternel, qui correspond aussi au fait qu’il ait grandi, tout simplement. Ce que j’aime: les petits moments où nous pouvons retrouver cette forme d’exclusivité, quand je le réveille chaque matin et que je vois dans son sommeil exactement le petit bébé qu’il était. Maintenant qu’il grandit et qu’il fait de plus en plus le « petit mec », c’est super important pour moi de retrouver régulièrement cette tendresse de bébé-petite-enfance. J’espère avoir ce privilège de maman encore longtemps!

Bref, ce que je veux dire, c’est qu’on ne peut pas prévoir comment nous allons aimer nos bébés, quel lien va se créer et comment. Nous pouvons créer autour de nous les conditions les plus adéquates pour accueillir nos bébés, mais, au final, la magie de ce lien ne peut pas s’anticiper.
Et il arrive que parfois, le lien ne se noue pas de manière optimale, et ça ne fait pas des mamans qui vivent cela de mauvaises mères. Simplement des mamans qui ont besoin d’un peu plus d’aide que les autres, pour les soutenir, car c’est une expérience très difficile.
Alors oui, nous sommes hyper nombreuses à vivre cette peur, et au général tout cela reste du domaine de la peur. Et pour certaines autres, il peut arriver que le lien ne se fasse pas immédiatement. C’est important de le savoir, pour pouvoir demander de l’aide quand on y est confrontée, ou éventuellement que l’on voit une maman qui semble vivre ces difficultés (qui peuvent survenir avec le premier enfant d’ailleurs!). Un point important avant la suite: cela ne signifie pas que nous manquons d’amour, et c’est d’ailleurs cela qui est si douloureux. L’amour est là, mais les mamans ont du mal à trouver le chemin pour le montrer, pour le manifester à leur bébé.

 

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Que vont ressentir nos aînés?

 

Une autre peur dont les mamans témoignent souvent, c’est celle des sentiments de leurs aînés. Comment vont-ils accueillir ce bébé? Comment va se construire la fratrie? Comment vont-ils vivre le fait d’être moins au centre de l’attention (le petit dernier qui ne le serait plus par exemple)?
Là encore, nous pouvons difficilement anticiper ce qui va se passer, et deux « solutions » se présentent à nous, à mon sens:

1. Profiter de l’instant présent. Profiter des moments en famille tels qu’on les vit pendant la grossesse, avant la naissance. Le simple fait d’être enceinte modifie déjà probablement vos relations, votre présence à vos aînés: nous sommes déjà un peu moins disponible, plus fatiguée, nous protégeons notre ventre des assauts de nos bambins, l’allaitement s’il dure encore peu se trouver modifié etc… Même si ce n’est pas simple, si ça demande des ajustements de notre part et du côté de nos enfants, ces changements sont les bienvenus: ils annoncent que quelque chose se passe, ils font déjà la transition vers l’après-naissance. Rester dans l’instant présent avec nos enfants nous permet donc de prolonger encore un temps la vie telle qu’on la connait, tout en glissant doucement le plus en douceur possible vers la vie telle qu’elle s’annonce.

 

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2. Créer les conditions optimales selon nous, pour après la naissance. Pour faciliter les choses à toute la famille, l’idéal est sans doute de se créer les meilleures conditions possibles pour accueillir bébé. Plus nous pourrons nous reposer, être auprès de notre bébé, moins nous aurons à gérer l’intendance de la maisonnée, plus il nous sera facile de récupérer, et de passer du temps de qualité avec nos aînés, même si c’est très peu au début. Qui va s’occuper des repas? Qui va s’occuper du ménage? Qui va s’occuper des loisirs avec les enfants plus grands?
Personnellement, lorsque j’étais enceinte de Milo, je savais que les premiers mois seraient difficiles, car je pouvais anticiper que j’aurais peu de soutien à moyen terme. Je me suis préparée à « encaisser », me disant que c’était comme ça, et qu’il n’y avait pas vraiment de solution, sachant que c’était loin d’être idéal, « mais bon ». J’allais survivre hein. Un an plus tard, je peux dire qu’effectivement, il s’agissait bien de survie (vous pouvez lire l’article où j’en parle ici), et si un jour j’ai un autre bébé, croyez-moi, je remuerais ciel et terre en amont pour créer de meilleures conditions pour toute ma famille, dans le post-natal. Je le dis, je le redis: du soutien, du soutien, du soutien. Nous devons vraiment changer notre regard par rapport au fait de demander et recevoir de l’aide, et, bien que ce ne soit pas le cas dans notre culture, je pense sincèrement que nous devrions considérer comme normal et nécessaire que chaque jeune maman reçoive une aide conséquente au moment de l’arrivée de son bébé, pas seulement les premiers jours, mais durant tout le quatrième trimestre au minimum!

Cette aide-là, c’est ce qui nous permettra de récupérer, de nous sentir apaisée et reposée, et du coup, d’être plus présente et plus sereine avec nos aînés! Ça profite donc véritablement à toute la famille.

 

Une forme de deuil

La culpabilité et la peur que nous pouvons ressentir peut être très forte. Nous pouvons avoir l’impression que nous abandonnons nos aînés, que nous les trahissons. Toutes ces émotions peuvent venir altérer notre joie à porter un nouvel enfant. Pour Isabelle Brabant, sage-femme et auteur du livre « Une naissance heureuse », nous expérimentons en fait une forme de deuil: la famille que nous avons créée avec notre partenaire et nos enfants n’existera plus en tant que telle, d’une certaine façon, et alors que tout et tout le monde nous induit à croire que nous « gagnons quelque chose » avec un nouveau bébé, une partie de nous ressent qu’en fait nous « perdons quelque chose », et, cela peut rester inconscient. Nous ne nous autorisons pas à ressentir cette perte pleinement – car comment admettre que nous vivons un deuil quand nous portons la vie? C’est quand même assez compliqué à formuler et à accepter! Et pourtant, dans bien des cas, c’est ce qui se passe en nous, dans une partie de nous!
Ces sentiments ont le droit d’exister, et recouvrent une certaine réalité. Nous pouvons donc nous les autoriser, et pourquoi pas, les accepter, et leur donner libre cours, en écrivant ce que nous ressentons, en échangeant avec une personne de confiance (ami.e, famille ou professionnel.le de la périnatalité), en réalisant un petit rituel de deuil, bref, en prenant soin de ce ressenti.

La magie de l’acceptation, c’est que, bien souvent, à partir du moment où nous nous autorisons à ressentir ce que nous ressentons, et bien cela modifie déjà nos sentiments. Le fait de savoir que c’est ok d’éprouver tout ça nous aide déjà à nous sentir mieux, car nous passons d’un état « je ne veux pas voir que je me sens coupable, je suis peut-être une mauvaise maman de me sentir triste ou effrayée, plutôt que joyeuse et confiante pour mon bébé » à « j’ai le droit de me sentir triste, d’autres mamans éprouvent cela, et c’est une étape normale et saine de la maternité ». Ça change tout, non?

 

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Voilà chères jeunes et futures mamans,

je vous laisse sur ces mots et vous souhaite de prendre bien soin de vous. J’espère que cet article vous aidera à accepter vos ressentis plus négatifs, à les prendre en compte, à vous déculpabiliser de culpabiliser (hein?) et à vous autoriser à vivre ces passages parfois nécessaires de nos vies de mamans.

Je vous dis à très bientôt, dans les Mots Doux ou sur les réseaux sociaux!

Kristelle

 

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