Bonjour à toutes et à tous,
Voilà un article qui, je l’espère sera lu avec intérêt par les hommes autant que par les femmes, car je pense que nous sommes nombreuses à être assez vite convaincues des bénéfices d’un allongement du congé de paternité, mais c’est peut-être un peu moins évident pour les futurs ou les jeunes papas.
Aujourd’hui, j’ai donc eu envie de partager avec vous 5 grands avantages collectifs et individuels à l’égalité femmes/hommes du congé de naissance.

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Congé de paternité, on en est où?

Le congé de paternité, c’est le nombre de jours de congé qu’un père prend au moment de la naissance de son bébé. En France, ce congé est de 3 jours obligatoires juste après la naissance, et de 11 jours facultatifs, rémunérés à 100%, alors que les femmes bénéficient de 16 semaines, dont 8 sont obligatoires. Dans notre pays, 2 tiers des hommes prennent leurs 11 jours de congé de paternité, alors que dans d’autres pays, le congé de paternité est de la même durée que celui des femmes, mais également obligatoire pour les unes comme pour les autres.
Mais quels sont donc les intérêts d’un congé de paternité plus long et obligatoire?

1. Créer un lien fort père-bébé

En maman-jusqu’au-trognon, j’avais initialement prévu de mettre 1. « Prévenir l’épuisement maternel ». Et puis je me suis rendu compte que c’était très sexiste. Le premier bénéfice d’un congé de paternité renforcé, c’est que cela laisse plus de temps aux pères de créer un lien fort avec leur bébé. Sérieusement, devenir père, c’est un bouleversement profond et puissant, et il faudrait apprendre et vivre tout ça en 11 jours, avec la perspective de retourner au boulot, exactement comme avant, au bout de à peine 2 semaines? Quand un homme devient père, il a, comme les mères, tout à apprendre de son bébé, et les bébés profitent aussi d’avoir leur papa pour les trucs chouettes: faire du peau à peau, faire des petites ballades, faire des papouilles, donner le bain, et pour les trucs moins chouettes: changer les couches qui fuient à 1h du mat’, bercer quand les coliques empêchent de dormir, s’occuper des 8 000 lessives par jour etc… Tout ça, ce job de parent, ça participe à créer le lien père-enfant, et il n’y a pas de raison valable pour les pères n’aient pas le droit eux aussi, de vivre ça.

 

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2. Prévenir l’épuisement maternel.

Car oui, s’occuper d’un bébé, c’est plein de bonheur, mais c’est aussi éprouvant, frustrant, épuisant. Et que les mamans (en fait « la personne qui s’occupe du bébé ») a besoin de soutien, mais vraiment. Pas juste de quelqu’un qui est là deux heures le soir avant de tomber de sommeil, parce qu’il a eu une dure journée de travail. Surtout, les mamans ont besoin de quelqu’un qui comprenne ce qu’elles vivent, et comment peut-on comprendre ce que c’est que de nourrir, bercer, langer, endormir, bercer, langer, nourrir, en continu, 24h/24, pendant des jours et des semaines, si la personne ne le vit pas également de son côté. Ça n’a rien à voir de le vivre pendant une semaine, et de le vivre pendant 3 mois. Et ça n’a rien à voir de le vivre seule, et de le vivre avec quelqu’un à ses côtés, qui peut cuisiner, faire un brin de ménage, et relayer auprès de bébé le temps d’une douche, puis inversement. La présence du papa au sein de la famille, ça permet tout simplement à la maman d’avoir quelqu’un à qui confier son enfant quand elle a besoin de manger, de dormir et de se laver. Ou de prendre l’air 5 minutes dans le jardin, toute seule. Parce que oui, même quand on est maman, ça peut arriver, d’avoir besoin de se laver. L’allongement et l’obligation du congé de paternité serait une amélioration notable en terme de santé maternelle et familiale (car une mère épuisée a moins de ressources pour prendre soin de son bébé).

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3. Plus d’égalité à la maison – travail domestique

Une des conséquences d’un congé de paternité inégal, c’est que, puisque les femmes passent plus de temps à la maison, et auprès des bébés, elles ont, a priori, plus de temps pour s’occuper du travail domestique. C’est quelque chose qui reste encore très mal réparti dans notre culture, et qui est d’autant plus sournois que l’image des pères a beaucoup changé ces dernières années. On a donc le sentiment que les pères s’investissent plus à la maison et auprès des enfants, ce qui, globalement est vrai, mais les pères s’investissent plus, sur les tâches les plus cool, et les moins ingrates. Par exemple, les pères vont emmener les enfants au parc, cuisiner plus, éventuellement même donner le bain ou changer les couches. Mais qui planifient les rendez-vous chez le médecin? Qui fait le tri dans les vêtements au moment où il faut changer la garde-robe? Qui met de côté les jouets abîmés ou inutilisés? Qui sait où sont rangés le calendula pour les dents et le thermomètre pour la fièvre? Qui fait les traitements anti-poux et le peigne fin? Je suis prête à parier que chez vous aussi, ce sont les femmes. Et le fait que dès la naissance de notre premier enfant, nous passions plus de temps à la maison, à nous questionner, nous informer, nous organiser pour apprendre à vivre avec notre bébé, et bien cela induit de fait cette répartition inégalitaire du travail domestique, car il paraît évident qu’on ne peut pas demander à quelqu’un qui a fait une journée de 8 heures de travail de donner le bain, se lever la nuit pour le biberon, trier les vieux médicaments et mettre de côté les vêtements à donner.
Enfin, ça paraît évident, jusqu’à ce que les mères reprennent le travail.

 

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4. Plus d’égalité au travail

Car oui, spoiler alerte, quand les femmes reprennent leur activité professionnelle, elles vont EN PLUS continuer à faire tout ce que nous avons énuméré plus haut. Aujourd’hui encore, les femmes passent plus de 2 fois plus de temps consacré à la maison, par jour, que les hommes: 95 minutes contre 41 minutes, en moyenne, par jour selon l’INSEE. Parce que l’habitude est prise. Et puisque l’habitude est prise, on prend l’habitude que ce soit également les femmes qui mettent leur travail de côté quand il y a une urgence (si l’enfant est malade, s’il y a un rv scolaire, etc). D’autant plus que, pression financière oblige, étant donné que les hommes continuent de gagner plus que les femmes, si on doit se passer d’un salaire, ou le raboter par un temps partiel, pour s’occuper des enfants, ce sera plus facilement celui de la femme.
Et puis, plus directement, est-ce qu’il y a vraiment besoin de développer? Pourquoi une entreprise prendrait, à compétences égales, une jeune femme qui, si elle a des enfants, devra s’absenter 16 semaines, quand elle pourrait prendre un jeune homme, qui, à compétences égales, pourra légalement s’absenter… 3 jours.
L’égalité du congé de paternité permettrait donc qu’au sein des entreprises les hommes et les femmes s’absentent de manière égalitaire à la naissance de leurs enfants, et auraient des conséquences en cascade sur la carrière des femmes, et l’articulation de la vie familiale/professionnelle, au sein des familles.

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5. Des conséquences inimaginables

L’autre jour, j’écoutais le podcast Les couilles sur la table, et je suis tombée de ma chaise en entendant que l’allongement du congé de paternité avait permis, en Suède, de réduire les violences sexuelles et la prostitution. L’intervenant expliquait avec beaucoup de sérieux, que le fait que les hommes, pendant plusieurs mois, soient auprès de leur tout petit bébé, avec la charge de prendre soin de leurs besoins vitaux, qu’ils soient confrontés à un petit être entièrement dépendant d’eux, à sa fragilité, à sa vulnérabilité, et que ces hommes pratiquent des gestes de soins et d’attentions, au quotidien, sur une période de plusieurs mois, avaient complètement modifié leur rapport au monde et à autrui. J’ai trouvé ça bouleversant. Nos gestes quotidiens, nos actes quotidiens, créent ce que nous sommes, et ce que nous devenons. Si nos gestes quotidiens sont de prendre soin d’un petit être vulnérable, de lui donner de l’amour et de l’attention, c’est tout notre être qui se modifie et se trouve nourrit de cette nouvelle facette de notre identité. Nous sommes maintenant, un homme qui prend soin, avec tendresse et dévotion. Et si nous devenons cet homme qui prend soin, alors nous ne pouvons plus être l’homme qui achète un rapport sexuel avec une inconnue, ou qui agresse une femme dans la rue.
Personnellement, je trouve ce constat porteur d’espoir pour les individus et la société en général, et j’espère que, à l’instar de pays comme l’Espagne, la Suède ou l’Islande, nous pourrons, en France aussi, clamer que les pères et les mères sont sur un même pied d’égalité.

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J’espère que cet article vous aura apporté des éléments de réflexion et de quoi partager autour de ce sujet avec vos proches, et je vous dis à très bientôt, dans les Mots Doux, ou sur les réseaux sociaux!

Kristelle

 

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