Cet article constitue les notes de l’épisode du Podcast de Kristelle n°129 – Endormissement, la routine rituelle du soir.
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Disclaimer : ces notes de podcast sont bien sûr à adapter selon l’âge de l’enfant et la situation, et ne peuvent pas couvrir toutes les situations individuelles. Par ailleurs, si l’endormissement génère des angoisses importantes chez votre enfant, n’hésitez pas à vous tourner vers un.e professionnelle pour l’accompagner plus en profondeur ! Faîtes-vous confiance sur vos observations, c’est vous qui connaissez le mieux votre enfant !
🤓 La co-régulation
- En premier lieu, il est important de préciser/rappeler qu’en ce qui concerne le sommeil des enfants, comme celui des adultes d’ailleurs, un ensemble d’éléments vont jouer : l’alimentation, les stimulations de la journée, l’environnement de l’espace de sommeil, et bien sûr l’âge de nos enfants, et leurs préoccupations du moment (à l’école, dans la famille, dans leurs activités, leur vie intérieure)
- En fait, si on y pense, nos enfants sont rarement seuls : temps en famille le matin, puis en collectivité tout au long de la journée, puis activité, et/ou temps en famille le soir, et enfin, finalement isolement = aller se coucher tout seul dans sa chambre.
- le fait de se trouver isolé dans sa chambre peut générer une forme de “stress” chez nos enfants, un stress qui peut être léger ou très fort, conscient ou inconscient
- et en réalité, quand notre enfant se relève et vient nous trouver sous n’importe quel prétexte, ou jeter un oeil à la porte du salon ou de notre chambre en même temps qu’il va remplir sa gourde, c’est une façon d’apaiser, de réguler ce stress : je ne suis pas tout seul, mes parents sont bien là, tout va bien.
- cette régulation elle est saine, et elle est à valoriser : on veut qu’en situation de stress ou de difficultés nos enfants se tournent vers nous – alors okay c’est parfois pénible à 21h quand c’est la 7ème fois, mais c’est ici que se joue le fait que plus tard, quand notre enfant sera confrontée à une situation qui l’angoisse, il viendra plus facilement nous en parler.
- co-régulation est à valoriser ; maintenant on va aussi essayer de trouver des pistes pour que cette co-régulation se fasse efficacement : c’est comme ça qu’on va limiter les nombreux relevés de nos enfants, et ainsi répondre au besoin de notre enfant, tout en retrouvant nos soirées de parents. (attention, ce n’est pas une “méthode” pour que nos enfants ne se relèvent pas, c’est un changement de posture intérieure : plus on répond à leur besoin en profondeur et rapidement, moins ils vont se relever, donc finalement le but n’est pas qu’ils ne se relèvent pas (ils vont le faire pour se réguler), mais de répondre à leur besoin).
🤯 Quel est mon vrai problème ?
- Je trouve aussi important de rappeler que puisque les difficultés d’endormissement sont un sujet à la fois pour les enfants même plus grands, mais aussi pour les adultes, il y a sans doute quelque chose d’assez systémique, c’est à dire que ce ne sont pas nos enfants qui, spécifiquement, n’arrivent pas à s’endormir et sont un problème, mais sans doute nos conditions de vie (alimentation, stimulations dans la journée, etc…) et peut-être aussi nos attentes autour de l’endormissement : pourquoi est-ce que l’endormissement est un problème ?
- parce que mon enfant s’endort trop tard, et a des difficultés à se lever le matin, ou montre des signes de fatigue dans la journée ?
- parce qu’il ou elle exprime que ses difficultés d’endormissement sont un soucis pour lui ou elle ?
- ou parce que moi, en tant que parent, je n’ai plus l’énergie et la disponibilité pour l’accompagner avec bienveillance en fin de journée ?
- Chacune de ces situations peut présenter une solution différentes :
- Commencer la routine rituelle plus tôt (manger plus tôt, se coucher plus tôt, etc…)
- Trouver des pistes pour adoucir le temps incompressible d’endormissement (lui demander de quoi il ou elle aurait besoin, qu’est-ce qui l’aiderait, les enfants ont souvent des idées sur le sujet!)
- Me prendre des temps pour souffler avant le “tunnel du soir”, mieux répartir les tâches du soir avec mon compagnon ou ma compagne si c’est possible, m’enlever de la pression sur d’autres aspects de la soirée (préparation du repas)
- L’enjeu de notre organisation du soir, c’est avant tout que chaque membre de la famille passe un bon moment, nous y compris, et de passer du tunnel du soir à une routine rituelle apaisante pour tous les membres de la famille
💛 Qu’est-ce qu’une routine rituelle ?
- Une routine : quelque chose de répétitif, qui rassure parce que c’est prévisible et attendu. Ça donne un sentiment de contrôle à l’enfant, quand il a pu participer à élaborer cette routine.
- Un rituel : quelque chose qui nous connecte aux autre et à nous-même, et cette distinction me paraît intéressante parce que les difficultés à aller se coucher (multiples levers pour faire pipi, boire un peu d’eau, petit bobo etc…) sont souvent lié à une forme “d’angoisse” de séparation.
- donc la toute première chose que nous pouvons faire ici, c’est de désenclencher ce système d’alarme, parce que tant que notre organisme est dans cet état, on ne prend pas les décisions du “bon endroit”, on ne réagit pas du bon endroit : on réagit depuis un endroit de menace et défense, alors que notre enfant ne représente pas une réelle menace pour nous.
- L’angoisse de séparation : phénomène tout à fait normal même jusqu’à un âge “avancé” de nos enfants, qui témoigne d’un développement normal de nos enfants. Ils se sentent en sécurité auprès de nous, et donc ils veulent être en notre présence.
- Figure d’attachement : en tant qu’être humain, on fonctionne tous et toutes avec des figures d’attachement, dont on recherche la présence à différents moments de notre quotidien.
- ex. Si je crève ma roue, je vais appeler mon compagnon, même si je suis à une centaine de kilomètres de lui, alors qu’il ne peut pas concrètement m’aider, mais le fait de l’entendre au téléphone et de lui raconter ce qui m’arrive va m’aider, parce que c’est ma figure d’attachement principale.
- Jusqu’à l’adolescence, nous sommes la figure d’attachement principale de nos enfants (à l’adolescence leurs amis peuvent devenir les personnes à qui ils vont se confier le plus facilement et auprès de qui ils vont chercher du soutien, et l’on garde aussi cette place de figure d’attachement, mais ça se modifie en fonction de la relation de confiance que l’on a pu tisser avec eux).
- Donc forcément, quand vient le soir, après l’agitation de la journée, et que c’est le moment d’aller se coucher, nos enfants peuvent ressentir la soudaine envie de se rapprocher de nous, de nous confier leurs tracas, questionnements etc…
- C’est pour ça que c’est précieux de transformer tout le fameux “tunnel du soir” en :
- routine, qui va donner un sentiment de prédictibilité et de contrôle à l’enfant
- rituelle, avec des moments pour connecter, être dans autre chose que juste l’enchaînement des différentes tâches du soir
👀 Faire évoluer le tunnel du soir en routine rituelle
- C’est normal que cette routine rituelle évolue selon les périodes et besoin de l’enfant.
- Plus cette routine rituelle est faite sur mesure pour notre famille, moins elle va nous demander d’efforts, et c’est tout le but : que chaque étape puisse être un bon moment pour notre enfant, mais aussi pour nous ! S’il y a plusieurs enfants à la maison, chacun peut avoir sa propre routine rituelle !
- Comme malgré tout ce moment nous demande de la disponibilité et une réelle présence pour nos enfants, l’idéal est de pouvoir s’accorder des petits temps où on souffle également, pour ne pas arriver à l’étape du brossage de dents sans aucune énergie et prête à exploser comme une cocotte-minute !
- —> après les devoirs, après la préparation du repas, entre le repas et les dents ou entre les dents et l’histoire, etc…
🦋 La routine rituelle
LA BULLE EXTERIEURE
- retour de l’école
- goûter
- si possible jouer dehors
- devoirs s’il y en a
- douche et mise en pyjama
LA BULLE FAMILIALE
- douche et mise en pyjama
- repas
- brossage de dents
- préparer l’environnement : petit coup de rangement, amener les choses dont on a besoin pour la nuit, préparer le lit
- histoire du soir
LA BULLE PERSONNELLE
- coucher : checker l’environnement + on se met dans le lit
- connexion ensemble : rappel qu’on sera toujours là pour lui/elle et qu’on compte sur lui/elle pour venir nous voir s’il/elle a besoin de nous ; (doudou)
- connexion à lui/elle-même : visualisation (bulle, belles choses de la journée, lieu ressource)
- temps du bisou et bonne nuit
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🙃 Faire ce qui nous plaît
Encore une fois, cette routine rituelle se déroule donc à partir du retour de l’école, et l’idée c’est vraiment que vous aussi vous trouviez du plaisir dans chacune de ces étapes, par exemple lire des histoires que vous aimez vraiment, préparer un environnement qui vous plaît pour votre enfant, écouter de la musique en même temps que le brossage de dent et intercaler avec des petits temps de pause, et bien sûr partager ces étapes au sein de votre couple si vous êtes deux à accompagner votre enfant.
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