Je me disais l’autre jour
qu’il y a des femmes pour lesquelles
je ne peux qu’être auprès d’elles.

 

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Il y a toutes sortes de mamans qui viennent à moi, en tant que doula, et en tant que formatrice maintenant. Certaines me contactent pour des choses très précises, des baisses de lactation, des angoisses pendant la grossesse, l’envie de se faire masser, cocooner, pour un projet de naissance physio après un enfantement très médicalisé… Elles viennent pour avoir des réponses, des gestes, des infos, des solutions parfois même. Même si, souvent, les solutions sont en elles, et qu’elles ont surtout besoin que je leur tende un miroir, que je leur ouvre des portes intérieures, que je les aide à se reconnecter à elles-mêmes, à travers une méditation, un massage, un échange. Et c’est parfait comme ça.

 

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Et puis, il y a des femmes pour lesquelles, techniquement, je ne peux rien. Des femmes qui viennent à moi désemparées, avec des problématiques pour lesquelles je ne vois pas de solution rapide et efficace. Des femmes pour lesquelles les solutions sont inatteignables, dans l’immédiat. Des mamans qui sont à bout, fragmentées, épuisées.

Ces mamans-là, je me dis que je peux seulement être auprès d’elles, voilà. Être auprès d’elles, leur dire que moi aussi je suis passée par là, et qu’elles vont s’en sortir, même si elles ne le voient pas là, tout de suite. Etre auprès d’elles, en leur répétant de tenir bon, et surtout, surtout, qu’elles sont de bonnes mères, des mères formidables, qui soulèvent des montagnes pour tenir, justement. Et qu’elles ont le droit de craquer, de lâcher les armes et de prendre du repos. Même si ça dure juste 10 minutes, le temps que j’allume une bougie, que je leur fasse une tisane, que je les berce dans mon châle. Qu’elles ont le droit de laisser aller, au moins tant qu’elles sont ici, avec moi, dans cette relation si particulière de maman à doula. Qu’elles peuvent pleurer aussi, et que moi aussi ça me fait pleurer, d’ailleurs. Qu’elles peuvent être en colère et que moi aussi je suis en colère de les voir dans cette situation inextricable. Qu’elles peuvent trouver ce qui leur arrive injuste, insoutenable, inhumain. Que je le trouve aussi, et que je suis auprès d’elles, pour tenir avec elles, et pour leur offrir un espace secure de repos, de paix, de maternage, dans lequel, pour une fois, ce ne sont pas elles qui sont en charge d’accueillir les autres, de réconforter, de bercer, d’écouter. Ce sont elles qui vont être écoutées, sans interruption, inconditionnellement. Massées, bercées, nourries, entendues, elles repartent dans leur vie sans dessus-dessous, le cœur un peu plus en paix – je l’espère. 

 

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Et je les regarde partir, moi aussi j’ai le cœur serré, en souhaitant tellement les revoir avec des solutions. Avec des pistes. Mais je me dis que, au fond, l’essence du métier de doula est dans ces moments-là, où je n’ai « rien à offrir » de plus que ma présence et un espace secure et doux, pour tout lâcher,
enfin.

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