Dans notre vie personnelle comme dans notre entreprise, c’est inévitable, nous serons confronté.e un jour à la critique, au retour négatif des personnes auprès desquelles nous évoluons, que ce soient nos client.e.s, des collaboratrices, nos ami.e.s ou des membres de notre famille.
Apprendre à faire face à la critique d’une manière constructive est donc nécessaire, puisque celle-ci paraît inévitable (nul.le n’est parfait.e !). Voici pour moi les 3 enjeux majeurs de la démarche que je vais vous exposer…
- Les critiques font naître en nous des pensées et des émotions négatives, donc la première utilité d’apprendre à y faire face, est que cela nous aide à cultiver notre bien-être et à prendre soin de nos émotions.
- Le second enjeu est qu’en apprenant à faire face à la critique, nous prenons soin de nos relations, quelles soient professionnelles ou personnelles, et ça, c’est quand même très important.
- Le troisième enjeu est que savoir accueillir les critiques est l’un des moyens les plus efficaces pour progresser, apprendre et s’améliorer, et c’est donc une compétence extrêmement précieuse en business comme dans nos vies personnelles.😊
Avant de vous partager les « étapes » pour faire face à la critique, je vous propose que nous prenions un moment pour voir comment nous réagissons fréquemment de manière inconsciente et instinctivement, quel est notre mode « par défaut » face aux critiques. Chaque individu a sa propre façon d’y réagir, mais nous pouvons observer 4 grandes réactions qui peuvent bien sûr évoluer et se combiner. Ces 4 grandes réactions sont « fight, flight, freeze, fawn », c’est-à-dire « combattre, fuir, s’immobiliser, se tapir ». Vous en avez peut-être déjà entendu parler, ou vous découvrez peut-être ce concept et nous allons voir pourquoi nous y réagissons de cette manière et ce que cela implique (puis évidemment comment faire autrement !).
Lorsque quelqu’un.e nous critique ouvertement, cela vient souvent raviver de vieilles blessures, et faire surgir en nous la peur d’être incompris.e, pointé.e du doigt, remis.e en question, et d’une certaine manière rejeté.e. Or, cette peur est extrêmement puissante, car en tant qu’être humain.e, nous avons besoin du groupe pour exister, pour survivre et nous construire. Que ce soit dans la sphère professionnelle ou privée, de manière publique ou intime, être exposé.e à la critique vient donc allumer dans notre organisme un « signal d’alarme » nous indiquant un danger : il faut réagir pour « sauver sa peau », et c’est dans ce contexte là que se mettent en place les mécanismes « primitfs » de fight, flight, freeze, fawn.
Voyons de plus près comment ces mécanismes nous agissent.
Fight = combattre
Avec ce mécanisme de réponse à la peur, on va malheureusement amplifier le problème : on répond à ce que l’on perçoit comme une attaque par une contre-attaque plus intense et de cette manière-là, c’est l’escalade. Le conflit s’installe, chacun.e se sent encore plus mal, et le problème soulevé n’est pas du tout solutionné.
Flight = s’envoler, s’enfuir
Avec flight, s’enfuir, on est dans le déni de nos émotions, mais malheureusement les émotions suscitées par la critique sont bien là, vivante en nous. Pour y faire face on risque d’aller les traiter avec des stratégies d’évitement compulsives : comfort food, binger des séries, achats irraisonnés, toute forme d’action compulsive qui peuvent dans le pire des cas être liées à une forme d’addiction. Ici c’est à nous-même que nous faisons du mal, tout en niant les émotions de l’autre et en laissant le problème entier.
Freeze = se glacer, s’immobiliser
Avec freeze, on s’immobilise, on n’ose plus rien dire ou faire, on se détache de nos propres émotions, on nie toujours et encore la réalité de la personne qui formule sa critique. Cette réaction impacte notre capacité à agir dans la sphère de vie qui est critiquée, et bien sûr, aucune solution n’est apportée.
Fawn = se tapir
Avec fawn, se tapir, on se range totalement à l’avis de l’autre pour éviter tout conflit : on lisse nos propres actes et paroles, on s’efface complètement pour plaire à l’autre et éviter de faire des vagues. L’autre peut se sentir reconnu dans sa problématique et ses émotions, mais une fois le gros de la « crise » passée, quel changement durable s’est opéré dans nos actes ou nos paroles ?
On peut constater que dans toutes ces situations, il y a une déresponsabilisation de notre part, face à nos paroles ou nos actes, et une amplification de notre mal-être parce que nous sommes en rupture avec nos propres émotions et avec l’autre, tout en invisibilisant le ressenti de la personne qui soulève la critique. Par ailleurs, il n’y a aucun changement durable possible.
Que faire alors ?
L’étape numéro un : prendre soin de notre émotion
Revenir à notre sécurité intérieure. Par exemple ce n’est pas parce que quelqu’un me fait une remarque négative sur mon travail sur les réseaux sociaux en privé ou en public, que toute mon entreprise va s’effondrer. Dans un premier temps, prenons soin de ce que nous ressentons. Observons de quelle manière on y réagit : laquelle ou lesquelles de ces 4 stratégies de réaction je mets en place ? Comment l’accueillir et lui faire de la place, comment s’asseoir dans l’inconfort ? Puis nous pouvons nous demander : comment je veux réagir, est-ce que j’ai vraiment envie de réagir par fight, flight, freeze, fawn ? Et bien souvent nous pouvons nous apercevoir que non, nous n’avons pas envie de réagir avec l’une de ces stratégies. Donc nous devons prendre soin de nous, calmer notre peur (avec des pratiques adaptées comme la méditation), et c’est seulement à travers ce processus de vivre l’émotion qu’elle va finalement pouvoir s’adoucir et passer, pour que nous puissions nous aussi passer à la deuxième étape qui est d’accueillir l’autre.
La deuxième étape : accueillir l’autre
C’est à dire lui proposer une ouverture, un échange pour en savoir plus sur ce qui le ou la conduit à nous faire cette critique. Essayer de comprendre quelle est l’émotion ou la problématique derrière, en faisant de la place à la réalité de la personne qui nous critique. De cette manière, on évite une forme d’escalade et on revient dans la relation, on revient dans le lien à l’autre. (Evidemment parfois la personne en face de nous n’est pas du tout ouverte à la discussion auquel cas nous pouvons bien sûr nous préserver et ne pas alimenter le conflit inutilement.)
La troisième étape = regarder honnêtement la critique formulée
Est-elle est justifiée ? Est-elle fondée et légitime ? Comment je souhaite me positionner face à ce que la critique me montre de moi-même ? Est-ce que je peux m’améliorer ? Parfois la critique nous montre un angle mort de notre pensée, de notre positionnement, quelque chose que nous n’avons pas vu, et on peut y être spécialement attentifve, surtout s’il s’agit d’un sujet touchant à nos privilèges sociétaux.
La quatrième étape = prendre le temps de l’intégration
Comment je veux réagir à cette critique ? Est-ce qu’il y a des choses que je dois ajuster dans mes actions ? Est-ce qu’il y a des changements que je peux faire en profondeur, et/ou des aspects sur lesquels je vais garder ma position initiale ? Pour cela, il est important de se donner un peu de temps, afin que ce ne soit pas juste des changements de surface, de la « sur-réaction » face à la critique, sans réflexion en profondeur (surtout si le sujet est important et complexe).
Et une fois ces 4 étapes franchies, magie : nous pouvons remercier la critique, d’abord car cela demande parfois du courage à celui qui l’a formulé, et car cette critique nous donne une occasion de plus :
- d’apprendre à accueillir nos émotions et de travailler notre intelligence émotionnelle,
- de renforcer notre capacité à créer du lien plutôt que de la séparation et de faire grandir notre intelligence relationnelle,
- d’agrandir notre horizon, d’être plus juste dans nos positionnements, de réfléchir en profondeur à ce que nous disons et faisons et à l’impact de nos paroles et de nos actes sur le monde et de faire progresser notre entreprise.
Et finalement, c’est sans doute ça le vrai leadership dont on entend si souvent parler en ce moment dans les sphères entrepreneuriales, c’est accepter que nous ne faisons pas tout parfaitement, prendre la responsabilité de nos émotions, de nos paroles et de nos actes, et avoir la capacité de se remettre en question en profondeur, pour de vraies actions qui évoluent. C’est grandir à chaque opportunité, dans le respect et l’accueil de l’autre et de nous-même.
J’espère que cet article vous est utile, venez me raconter sur instagram comment vous gérez les critiques dans votre vie pro et votre vie perso, et on se retrouve très bientôt pour un prochain article !
Si vous souhaitez travailler votre leadership et trouver des ressources pour mieux accueillir toutes les émotions qui vous traversent en tant qu’entrepreneuse, le coaching Entreprenariat Sacré est fait pour vous !
business coaching Kristelle Cardeur