Bonjour à toutes et à tous!,

Aujourd’hui, dans ce nouvel article de blog, j’ai eu envie de vous parler de projet de naissance, tout simplement parce qu’en ce moment c’est quelque chose que j’aborde beaucoup en accompagnement : il va y avoir plein de naissances entre avril et début juillet parmi les familles qui ont fait appel à moi, et du coup nous sommes à fond dans cette thématique!

J’ai donc eu envie assez naturellement de vous faire un petit topo sur le sujet, vous qui êtes peut-être une future maman, ou qui sait un futur papa, et qui n’avez pas auprès de vous une doula pour aborder cet outil! (Au passage, le top c’est quand même d’avoir une doula pour se faire accompagner 😉)
Alors c’est parti !

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Un projet de naissance, c’est quoi ?

Un projet de naissance, c’est un document écrit par les couples qui attendent un enfant, dans lequel ils synthétisent leurs envies et attentes au moment de l’accouchement. Ce document est rédigé à l’intention des équipes médicales qui accueilleront le couple lors de la naissance. En général, dans un projet de naissance, on retrouve surtout l’ensemble des gestes médicaux que les parents ne veulent pas se voir proposés, ou « imposés », tels que la péridurale, l’épisiotomie, les touchers vaginaux, ainsi que les gestes et rythme d’accueil du bébé juste après la naissance: le clampage du cordon, le type de soins qu’il reçoit, la possibilité de faire du peau à peau etc…

On peut donc dire que par essence, le projet de naissance est une demande d’alternative par rapport aux protocoles médicaux les plus courants: si nous souhaitons accoucher avec péridurale + épisiotomie + touchers vaginaux + clampage immédiat du cordon etc… le projet de naissance n’a, à première vue, pas beaucoup de sens, puisque tout ça, c’est au général, ce qui se fait sans qu’on le demande.

Pourtant, entre la naissance « naturelle », et le tout-médical, il y a évidemment bien des nuances et possibilités. Ces possibilités, c’est au travers du projet de naissance qu’elles vont pouvoir être formulées, car à mon sens, la première richesse de cet outil, c’est d’encourager les couples à s’interroger sur ce qu’ils veulent véritablement pour eux et pour leur bébé, au moment de l’enfantement.

Souvent, je parle de l’accouchement comme d’un voyage, et du projet de naissance comme d’une feuille de route: nous y écrivons, d’abord pour nous-même et étape par étape, la façon dont nous voulons vivre ce voyage, pour arriver sereins jusqu’à la Destination-Bébé.

S’interroger

Quelle que soit l’idée que nous nous faisons de la naissance à venir, la rédaction d’un projet de naissance va donc être une occasion de se renseigner sur les gestes qui accompagnent ce moment. Il est difficile de connaître l’ensemble des protocoles de chaque maternité, mais un petit regard sur les pourcentages de césariennes, d’épisiotomies, de péridurales qui y sont pratiquées peuvent donner un éclairage sur le type d’accouchements qui s’y déroulent. Par ailleurs, les visites qui sont parfois proposées peuvent être un moment idéal pour poser des questions sur ces protocoles, ainsi que la rencontre des 7ème et 8ème mois, généralement programmées avec une sage-femme de la maternité prévue pour la naissance.
Mais évidemment, comme je le disais plus haut, il est difficile de tout anticiper.

Nous pouvons donc, prendre le contre-pied et commencer par nous demander, en profondeur, ce que nous voulons pour nous. Régulièrement, quand j’aborde en accompagnement la question du projet de naissance, les mamans me répondent: « je voudrais que ce soit le plus naturel possible ». Et je comprends bien cette envie. Néanmoins, il est important de se questionner de manière plus précise, car par « naturel », nous n’entendons pas toutes la même chose, et nous n’avons pas toutes les mêmes attentes.

Projet de naissance et réalités du moment

Par ailleurs, une réalité qui me paraît importante à garder en tête, c’est qu’un projet de naissance se donne en général au moment de l’arrivée à la maternité (sauf si vous accouchez à domicile ou en plateau technique). Ce qui signifie que la sage-femme qui va recevoir votre projet de naissance aura peut-être peu de temps pour le lire, et ne sera peut-être pas en mesure de répondre positivement à l’ensemble de vos demandes: l’équipe médicale est d’une part confrontée aux réalités du moment (la salle nature peut être déjà occupée par un autre couple), d’autre part soumise elle-même à des protocoles plus ou moins strictes (obligation de monitoring, rythme de la naissance etc). Et l’on peut difficilement contrôler et maîtriser toutes ces données. (Je suis désolée ♡ )

Alors à quoi sert notre feuille de route ? Et bien quand nous partons en voyage, et même si l’on voyage léger, on se prépare n’est-ce pas ? On emmène avec soi un minimum de matériel pour organiser son confort et palier aux premières nécessités rencontrées sur la route. Si sur votre feuille de route il y a écrit « montagne » vous emmènerez peut-être des cordes et un piochon, alors que si c’est écrit « mer’ ce sera peut-être des palmes et un tuba!  Ici, je vous invite à faire de même, en préparant vos « bagages » ou ce que j’appelle souvent votre besace-naissance, c’est à dire tous les outils qui vont vous permettre de suivre votre feuille de route, avec le plus d’autonomie possible.

 

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Les bagages

Je m’explique. Si par exemple dans votre projet de naissance vous indiquez que vous souhaitez accoucher sans péridurale, mais que malheureusement, ce jour-là, la baignoire d’accouchement sur laquelle vous misiez est prise par une autre maman. Que risque-t-il de se passer? Vous allez vaillamment supporter les contractions de plus en plus intenses, soutenue par votre partenaire impliqué.e et bienveillant.e, et, plus l’intensité va se faire sentir, plus vous allez avoir besoin d’aller puiser dans ces ressources, pour supporter le travail de votre utérus. C’est tout à fait normal. Or, cette intensité évolue par paliers, et il se peut que lors d’un changement de palier, vous soyez surprise, désarçonnée, inquiétée par la force des contractions et que vous ayez besoin de plus. Sans savoir bien plus de quoi, vous allez logiquement faire appel aux gens qui vous entourent, à savoir votre partenaire et éventuellement l’équipe médicale. Or, que peut faire l’équipe médicale, qui voit une maman bousculée, désarçonnée par l’intensité du travail, peut-être fatiguée, qui demande de l’aide, et qui semble avoir mal ? Soit l’équipe est formée à l’accouchement physiologique (car vous avez choisi votre maternité en conséquence de votre projet de naissance), soit elle ne l’est pas (car vous n’avez pas pu avoir accès à ce type de lieu de naissance), et dans ce cas, il y a fort à parier que la réponse sera une proposition de péridurale, non pas parce que les professionnels de santé sont des gros méchants, mais simplement parce qu’ils apportent la ressource qu’ils connaissent au « problème » que vous leur présentez : vous avez mal, vous avez besoin d’aide, leur aide à eux, personnel médical, c’est la médicalisation et donc, la péridurale.

Cette péridurale, la maman fictive dont nous parlons, peut la refuser, et beaucoup le font. Mais, dans ce cas, aucune réponse à son besoin n’aura été apporté, et il se peut que cette maman, 1 ou 2 heures plus tard, se sentent complètement à bout, non seulement à cause de l’intensité de ses contractions, mais surtout parce qu’elle est allée au bout de ses ressources intérieures. Et si elle fait à nouveau appel à une aide extérieure, et que la réponse proposée est à nouveau une péridurale, et bien il est tout à fait compréhensible que cette même maman dont nous parlons finisse par accepter, en se disant qu’elle aura fait de son mieux, ce qui sera tout à fait vrai.

Et maintenant, imaginons cette même maman, dans la même situation, mais qui aura une besace-naissance plus importante, plus fournie, et qui aura préparée cette besace et sa feuille de route en partenariat étroit avec son conjoint. Elle arrive à la maternité avec un travail bien lancé et elle apprend que la baignoire est prise. Sa déception est la même, mais elle pioche directement dans sa besace intérieure pour trouver une autre forme de ressource pour s’apaiser (avec le souffle Ujjayi par exemple), entourée par son partenaire qui est tout de suite prêt à agir en conséquence, et à passer à un plan B pour soutenir sa compagne. Le travail gagne en intensité et notre maman va vaillamment accueillir les contractions les unes après les autres, et, arrivée à un palier, elle va se sentir bousculée, désarçonnée, mais son conjoint qui est au courant de cette possibilité va la rassurer, en la ramenant à ses ressources intérieures. Le couple passe ainsi le palier, et la maman continue son travail, renforcée dans sa confiance, tout comme son partenaire. Hey, « on va le faire! » Au palier suivant, le partenaire commence à se demander si tout est normal, et la maman va faire appel à l’équipe médicale car elle se sent à nouveau dépassée par l’intensité du travail: on lui propose une péridurale. Mais cette solution ne figurant pas sur la feuille de route, elle décide de refuser la proposition, et cherche à nouveau dans ses ressources intérieures quelque chose qui lui permette de passer cette étape: elle l’a déjà fait plusieurs fois maintenant, depuis le début de l’accouchement, soutenue par son conjoint. Elle franchit donc un nouveau palier, à nouveau renforcée dans sa confiance, et ainsi de suite, de contraction en contraction, de palier en palier, jusqu’à la naissance. Car elle avait plein de ressources dans sa besace.

 

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Je ne retrouve plus la source, n’hésitez pas à vous manifester en commentaire si vous en savez plus!

 

Concrètement

Donc, en gros, ce qui me paraît le plus pertinent si vous avez un projet de naissance « naturelle », c’est de bien préparer votre feuille de route ET votre besace-naissance, pour solliciter le moins possible l’aide extérieure, si vous ne souhaitez pas de solution médicale. Et de choisir votre maternité en fonction de votre feuille de route.

A vous de voir ce que vous aimeriez mettre dans cette besace-naissance: des outils de respiration, de visualisation, de l’hypnose prénatale, (tout ça à découvrir et pratiquer avec les méditations prénatales par exemple), du chant, de la danse, etc… A vous de voir comment votre compagnon va pouvoir vous soutenir efficacement tout au long de cette traversée. Il y a tellement tellement de choses que l’on peut faire, en fonction de son envie, de son tempérament, de sa relation avec son conjoint… C’est aussi à une vraie découverte de soi-même et l’un de l’autre que le projet de naissance nous invite, car nous nous préparons en fait à vivre un moment inédit, fondateur, initiatique de notre vie de parent. Et comme je le dis souvent, les ressources que nous allons mettre en œuvre ce jour-là, que nous intégrons durant l’attente de bébé, sont des outils qui nous servirons tout au long de notre parentalité. C’est quand même génial non ?

 

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Voilà-voilà, si vous avez envie d’un petit coup de pouce pour élaborer ce fameux projet de naissance et réfléchir à ce que vous allez pouvoir mettre dans votre besace, n’hésitez pas à solliciter une doula près de chez vous, nous sommes là pour ça !

Je vous souhaite tout de bon pour votre enfantement à venir, et je vous dis à très bientôt par mail ou sur les réseaux sociaux!,
Prenez bien soin de vous,

Kristelle

 

 

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