Cet article constitue les notes de l’épisode du Podcast de Kristelle n°127 – Quand mon enfant tape
Récupère tout de suite tes 5 visuels gratuits : Les 5 phrases de désescalade, à télécharger et afficher chez toi pour les utiliser quand ton enfant est débordé par sa colère !
Disclaimer : ces notes de podcast sont bien sûr à adapter selon l’âge de l’enfant et la situation, et ne peuvent pas couvrir toutes les situations individuelles. Par ailleurs, si le conflit qui va jusqu’au geste violent est une dynamique récurrente dans la relation avec notre enfant, ça peut valoir le coup de prendre un petit rdv pour avoir un coup de pouce et transformer cette dynamique, parfois 1h de rdv peut déjà permettre de faire bouger les choses.
🤓 Deux situations distinctes
- quand notre enfant est en colère, et se laisse déborder, et nous tape
- des moments hors colère, où le geste de taper nous surprend parce que rien ne semble l’expliquer réellement (ex. un bambin qui tape au moment du change de la couche, alors qu’il n’a pas l’air en désaccord avec le fait d’être changé).
🤯 Du côté de l’enfant qui tape dans sa colère
- Il est débordé par ses émotions
- Il réagit de la manière la plus forte qui soit, dans la « gamme » de réactions possibles :
- soit parce que la colère est trop intense, et qu’il se sent menacé
- soit parce que son besoin n’a pas été entendu avant, alors qu’il le formulait d’abord avec d’autres signaux (ex. dans un conflit, il y aura peut-être d’abord des mots, puis des cris, puis des gestes de menace, puis finalement, un vrai geste avec impact physique)
Le geste peut violent peut survenir :
- quand on essaye de mettre en sécurité l’enfant,
- quand on sépare des enfants en conflit
- quand on propose un câlin pendant la colère, mais que l’enfant est trop embarqué dans son émotion et ne peut pas connecter immédiatement avec son parent
💔 Ce que ça vient allumer en nous
- Être confronté.e à la colère de notre enfant, spécialement lorsqu’il ou elle a des gestes violents, allume en nous un sentiment d’urgence, de menace, un message de stress : comme une alarme
- notre corps se prépare à réagir pour se défendre face à ce qu’il perçoit comme un “danger”
- donc la toute première chose que nous pouvons faire ici, c’est de désenclencher ce système d’alarme, parce que tant que notre organisme est dans cet état, on ne prend pas les décisions du “bon endroit”, on ne réagit pas du bon endroit : on réagit depuis un endroit de menace et défense, alors que notre enfant ne représente pas une réelle menace pour nous.
- Particulièrement ici, si nous avons nous-même été victime de violences par le passé, en tant qu’enfant, ado, ou jeune adulte, ça peut venir faire remonter ces épisodes de violence, où nous étions peut-être dans l’impossibilité de nous protéger et nous défendre. C’est donc vraiment important de prendre conscience de ce mécanisme, de ce qui se rejoue pour nous, de prendre soin de nos émotions et de nous, et de se ramener à l’instant présent, où c’est notre jeune enfant en face de nous, et non une menace réelle face à laquelle nous serions aujourd’hui en position de nous défendre.
- En parallèle de tout ce processus de désenclement de notre système d’alarme, on va pouvoir veiller à ce que notre enfant soit hors de danger s’il est en colère et pourrait se blesser, ou blesser un autre enfant : séparer les enfants, ou enlever de la main un objet avec lequel l’enfant pourrait se blesser, l’éloigner de la route si l’on est en extérieur, etc…
- Ces 2 dynamiques relèvent en fait du même objectif : la sécurité de l’enfant, car si je suis en mode “réaction défense” je peux avoir une réaction inappropriée, et si mon enfant en colère ou un autre enfant se trouve impliqué dans la situation, cela peut porter atteinte à l’intégrité physique ou émotionnelle de l’un ou l’autre des enfants.
- Donc, avant tout : protection des enfants, même face à un enfant qui tape !
👀 Et après ?
- Une fois qu’on est passé du mode réaction au mode protection, on va pouvoir aller vers la connexion, en cherchant à comprendre ce qui se passe pour notre enfant, et pourquoi il tape.
- On peut se souvenir de ce moyen mémo-technique : connexion avant la correction, la correction étant de définir le comportement de notre enfant comme inapproprié : c’est okay d’être en colère, mais pas de taper.
Les 3 grandes étapes en cas de colère :
👉Désenclencher mon système d’alarme
👉Protection des enfants
👉Connexion avec l’enfant en colère
🦋 Poser notre limite et connecter avec notre enfant
- L’enfant ne « teste » pas les limites, dans le sens d’une volonté d’aller chercher la confrontation, par contre, c’est important, dans cette situation que nous posions une limite : “je refuse qu’on me tape, personne n’a le droit de me taper”.
- Ici ce n’est pas une limite d’adulte arbitraire imposée à un enfant, qui serait une forme de verticalité de la relation, mais au contraire une horizontalité : personne n’a le droit de vous taper, et votre enfant pas plus qu’une autre personne, de même que personne n’a le droit de taper votre enfant, même pas son parent.
- Comme nos enfants apprennent par mimétisme, nous voir poser une limite et formuler qu’il est interdit de nous taper leur enseigne cette limite pour eux aussi, et leur apprend qu’on peut simplement le formuler par des mots.
- On va ensuite pouvoir l’accompagner avec les 5 phrases de la désescalade, à télécharger gratuitement ici. Ces phrases permettent d’apaiser le système d’alarme de notre enfant, de sentir qu’il n’est pas seul dans sa colère, que nous sommes à ses côtés.
- Dès lors que notre enfant sent qu’on cherche à le comprendre, et qu’il peut ressentir notre calme ET le cadre qu’on pose, avec cette limite que personne ne sera tapé, que l’on est là en posture de désescalade, qu’on tient cet espace, alors il va pouvoir exprimer ce qu’il ressent avec des mots (peut-être en criant, ou même jetant un objet, ce qui est déjà une phase de désescalade et un signe positif, même si souvent on voudrait que l’enfant passe du “je tape” à “je suis tout à fait calme et j’expose mon problème posément”, ce qui n’est pas possible pour son organisme évidemment!).
- C’est une fois qu’il se sentira entendu et compris, qu’il va vraiment pouvoir commencer à s’apaiser, qu’on va voir les signes de la colère progressivement se transformer pour révéler une autre émotion : la déception, la frustration, la tristesse, la jalousie, etc…
🙃 L’impulsion du jeu
Maintenant que nous avons vu la colère, il nous reste à voir la situation dans laquelle un enfant tape alors qu’il n’est pas en colère, et ce sont les bambins qui peuvent avoir ce type de gestes (de 18 mois à 3 ans).
- L’enfant ne comprend pas que son geste fait mal, il ne fait pas le lien entre le mouvement de son bras, le contact, et notre réaction (encore moins le lien avec une douleur et émotion que son parent ressent) : il ne peut pas se projeter à notre place, mais nous pouvons malgré tout lui apprendre que ça fait mal, en le lui disant, et en l’empêchant de nous faire mal (quand on est assez rapide!).
- Si l’enfant agit ainsi, c’est très souvent tout simplement dans une forme de jeu, aussi, nous pouvons lui proposer d’autres formes d’interaction : par exemple, « je ne veux pas être tapée, ça fait mal, mais attention si tu tires la langue, je vais te faire plein de guilis ! »
- Point d’attention : les discours sur le respect de l’autre, la projection « tu n’aimerais pas qu’on te le fasse », sont souvent des abstractions importantes, qu’un très jeune enfant ne peut tout simplement pas réaliser encore. Rappeler notre limite et proposer une autre interaction est souvent beaucoup plus efficace qu’un discours abstrait que l’enfant ne peut pas comprendre et encore moins appliquer. 🥰
Pour aller plus loin 🌿
N’oublie pas de télécharger tes 5 phrases gratuites pour t’aider dans la désescalade des situations de colère avec ton enfant.
Si tu habites près d’Avignon, et que tu as envie de passer de la théorie à la pratique, tu peux aussi t’inscrire à l’Atelier Colère, où l’on va approfondir toutes ces notions, et dans lequel je transmets des clefs supplémentaires pour s’apaiser sur le coup, et pour une démarche plus « long terme » en famille.