Cet article constitue les notes de l’épisode du Podcast de Kristelle n° Rediff #45 – Quand la parentalité devient intense
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C’est les vacances sur le podcast mais j’avais envie de vous repartager un épisode qui date d’il y a 4 ans et que vous aviez beaucoup aimé à l’époque ! J’y partage mon expérience personnelle et mes observations de doula, sur ce qui peut nous aider quand la parentalité devient intense, et je me suis dit qu’à l’approche de la rentrée, cet épisode pourrait être utile à certaines et certains d’entre vous !
Cette rediffusion aura été pour moi l’occasion de me replonger 4 ans en arrière, dans les défis de l’entrée à l’école maternelle : c’était à la fois émouvant et tendre de réécouter ce que je pensais et partageais à l’époque, et même si mes outils sont devenus beaucoup plus précis et pointus, c’est aussi l’occasion de réaliser que le fond est resté tout à fait le même !
DISCLAIMER : J’ai conscience qu’il y a beaucoup de futures mamans et jeunes mamans qui écoutent le podcast et que tout ce que je vais partager là, il y a des moments dans nos vies où ce n’est pas forcément facile à mettre en place, où ça rajoute une injonction, où ça rajoute une charge, d’essayer de mettre tout ça en place notamment dans le post-natal.
Les temps forts de l’épisode
- Il y a beaucoup de choses qu’il est difficile de faire en postnatal, tout simplement parce qu’on est trop accaparé. Nous ne sommes pas fait.e pour avoir nos enfants dans une famille nucléaire, on est vraiment pas fait pour ça : l’être humain est un animal tribal et grégaire, qui vit en groupe et qui a besoin du groupe. Les humaines ont besoin du groupe pour vivre la période du post-natal, et c’est vraiment pour moi essentiel de le rappeler, parce que si vous n’avez pas un entourage soutenant, il sera difficile, dans votre post-natal d’utiliser les ressources que je vais vous partager là, et je veux surtout pas qu’à l’écoute de cet épisode vous vous disiez que vous n’arrivez pas à faire ce que je recommande, : on a vite fait de se rajouter des injonctions de bien-être, en plus de toutes les injonctions autour de la parentalité !
- Le tout premier conseil que je peux donner, la première ressource que je peux vous partager, c’est toujours de construire votre village c’est toujours d’essayer d’avoir autour de vous des ressources humaines. On a besoin de ressources humaines autour de nous pour vivre notre maternité, notre parentalité. C’est vrai quand nos enfants ont entre cinq et trois ans, c’est vrai quand ils sont plus grands, et c’est d’autant plus vrai dans le post natal, dans la première année de vie de votre bébé.
- Normaliser le fait d’avoir des hauts et des bas. Nos enfants peuvent entendre et comprendre selon leur âge quand la famille traverse une situation particulière. On peut verbaliser le fait que leur papa travaille beaucoup en ce moment, et que c’est plus difficile pour nous, parce que d’habitude il est là, que d’habitude il peut donner le bain pendant qu’on prépare le repas, alors que là il faut que ce soit nous (la maman) qui fasse les deux. Et on peut les encourager à être plus coopératifs : « Du coup ça serait bien si vous participiez un petit peu plus ».
Bien sûr parfois les enfants sont réceptifs et vont aider et coopérer davantage, et parfois non, mais le fait de verbaliser et d’exprimer nos besoins de manière simple et adaptée à leur âge peut vraiment contribuer à limiter les tensions.
- Autre piste : le lâcher prise. Alors je sais que c’est un « conseil » qui revient beaucoup, à la fois au sujet de la charge mentale, à la fois dans notre parentalité mais l’invitation ici c’est d’embrasser l’idée qu’on peut faire des petites exceptions à nos principes éducatifs, si c’est sur un temps déterminé et court, et si ça nous permet de ne pas être littéralement à bout de patience tous les soirs.
Le lâcher prise dont je parle, c’est choisir de se faciliter la vie, sur un temps donné (exemple : le mois de septembre), et prendre le plus de décisions possibles sous cet angle.
Par exemple : si d’habitude je fais 100% des repas maisons pour les enfants, je peux décider que sur le mois de septembre, je vais en faire 50%.
Si d’habitude on fait 0 écran, je peux décider de sortir le jocker d’un petit dessin animé 2 ou 3x dans le mois. (à partir des 3 ans de l’enfant).
L’idée ici ce n’est pas de renier tous nos principes à la 1ère difficulté, mais de s’assouplir le quotidien si on voit qu’on frôle le burn-out. C’est okay, on a le droit de se simplifier la vie et de s’enlever un peu de pression : il vaut mieux des repas industriels et 3 dessins animés pendant un temps court qu’un parent en burn-out qui ne supporte plus rien et se met à crier à tout bout de champs !
- Ce choix de se faciliter la vie, il est possible quand on en a les moyens. Quand c’est vraiment dur financièrement, ça a un réel impact sur notre disponibilité mentale. C’est beaucoup de stress généré au sein de la famille, parce qu’on est toujours à courir après des solutions pour faire au moins coûteux, et pas à ce qui nous facilite le plus la vie, et je sais que beaucoup de familles traversent ça et que ça a un véritable impact sur la disponibilité mentale qu’on a pour nos enfants. Quand on est tout le temps, non seulement en train de penser au fait qu’il faut payer les factures, mais aussi au fait qu’il faut chercher le dernier caleçon propre, qu’il faut aller faire les courses et qu’il faut qu’on pense au moins coûteux et qu’on manque de temps parce qu’on est tout le temps en train de chercher des solutions en système D, ça prend une énergie folle.
- On n’en parle jamais : c’est toujours comme acquis que les parents peuvent acheter le super matériel Montessori, avoir les super vêtements confortables et beaux et dans les belles matières et avoir un environnement dans leur maison qui soit hyper agréable etc…
Quand on est dans la parentalité bienveillante ou qu’on lit des choses autour de la parentalité bienveillante, c’est comme si chacun.e avait forcément un boulot où l’on a temps pour nos enfants.
Et quand ce n’est pas le cas, c’est hyper difficile, plus difficile je crois qu’on ne le pense, en tout cas ça demande davantage d’énergie encore.
Quand on a les moyens, on peut se dire okay ce n’est pas grave, je peux acheter un goûter tout fait MAIS qui respecte mes valeurs écologiques et d’équilibre alimentaire, en allant à la Bioocop acheter en vrac des gâteaux. Quand on ne peut pas faire ce choix, qu’on se dit « non seulement ça ne colle pas à mes valeurs, mais en plus je vais devoir acheter un truc bas de gamme, qui n’est pas bon pour mes enfants, qui n’est pas bon pour la planète. »
Ça, ça ajoute un stress et ça ajoute une charge : on peut se sentir encore plus mal, encore moins en alignement, ni dans notre parentalité, ni dans nos valeurs. Et je voulais vraiment en parler, parce que je trouve que c’est trop peu souvent mis en lumière, et que ça maintient la « parentalité bienveillante » dans une sphère privilégiée, qui n’est pas accessible à tout le monde finalement.
- Une autre ressource très précieuse, c’est de prendre simplement 5 minutes dans sa journée, en mettant son timer sur son téléphone et simplement respirer pendant 5 minutes : juste respirer et se focaliser sur la pensée « Je mérite de l’amour ». Ça peut être « Je mérite de la bienveillance », ou « Je mérite du repos », ce qui nous parle le plus.
D’ailleurs, j’ai créé une méditation express inspirée de cette pratique, que l’on peut retrouver dans Colère, je garde mon calme. (Et une version adaptée spécifiquement au postnatal dans les Méditations Postnatales).
C’est une petite pratique super simple : juste prendre 5 minutes et se focaliser sur « Je mérite de l’amour ». Ça vient complètement réguler le système nerveux (souvent on baille énormément).
- Je crois qu’on a le droit de dire aussi que parfois, en tant que parent, on se retrouve dans une situation qui maltraitante ou malmenante pour nous et bien sûr, ce ne sont pas nos enfants qui en sont responsables, parce qu’ils ne le font pas exprès et que ce n’est pas de leur ressort, mais leur façon d’agir comme des enfants participent à cette réalité, qui est engendrée par la société dans laquelle on vit, et qui entraîne des situations maltraitantes pour les parents,avec le risque évidemment que cette maltraitance se répercute sur les enfants, car un parent en difficulté, au bout du rouleau, qui ne dort pas, peut finir par être maltraitant même lorsque ce n’est pas ce qu’il/elle veut dans sa parentalité.
- Si vous vous dites que vous n’avez pas ce temps-là, ces cinq minutes (avec votre timer) parce que si vous aviez 5 minutes rien qu’à vous, vous seriez en train de vous demander quoi choisir entre manger, vous doucher ou vous écrouler de sommeil, sachez que je l’ai vécu aussi, donc je sais complètement ce que c’est. Ça peut paraître un vrai luxe, dans certains moments de notre maternité. Mais vous pouvez peut-être faire cette « pratique » quand vous êtes en train d’allaiter ou de nourrir votre bébé, vous pouvez peut-être la faire certains jours même si ce n’est pas tous les jours, ou la faire sous la douche, même si ce n’est pas optimale. L’idée, c’est d’essayer, depuis la situation dans laquelle vous êtes aujourd’hui, puis d’améliorer vos conditions de pratique chaque fois que c’est possible. 🙂
- Rester hydraté.e et bien vous nourrir. C’est un petit rappel qui peut paraître évident, mais quand la maternité est vraiment
intense croyez-moi que ça peut arriver qu’on passe toute une demi-journée en ayant soif et en n’ayant pas eu le temps de boire en fait parce que quand on arrive dans la cuisine pour se prendre un verre d’eau : « oh mince il y a un paquet de semoule qui a été renversé dans la cuisine et c’est quand ême urgent de ramasser ce paquet de semoule » puis « oh mince il y a notre enfant qui a marché dans une crotte de chien dans le jardin ».
Et d’urgence en urgence, on se retrouve à avoir complètement oublié que l’on avait soif et de boire, ce qui met notre corps dans un état de stress important, et ce stress vient s’ajouter au stress déjà présent dans toutes ces situations stressantes.
Donc restez hydraté.e !
- Passer du temps dans la nature, amenez vos enfants dans la nature et si vous en avez la possibilité, passer du temps seule dans la nature,
même si c’est juste 5 minutes dans un parc ou dans votre jardin, avant d’aller chercher les enfants à l’école, ou avant d’aller les récupérer à la
crèche. Même si vous avez des choses plus urgentes à faire, même si vous avez une liste de tâches sous laquelle vous croulez, le fait de passer 5 minutes dans la nature, ça peut tellement recharger vos batteries, ça peut tellement faire de bien. On est tellement coupé de la nature qu’on ne se rend même plus compte à quel point ça recharge nos batteries, à quel point on en a besoin. De même que je disais en ouverture de l’épisode qu’on est un animal tribal, on est un animal, donc imaginez un animal qui passerait toute sa journée enfermé dans une maison… Imaginez une maman cheval enfermée dans son box toute la journée avec son poulain !
C’est nécessaire pour nous de marcher pieds nus dans l’herbe ou de toucher l’écorce d’un arbre, ou de regarder un petit oiseau qui est en train
de voleter de branche en branche. C’est ressourçant de regarder les feuilles d’un arbre qui bougent de regarder les nuages qui traversent le ciel. Ce sont des choses très simples, mais qu’on oublie parfois et qui sont tellement bénéfique pour notre organisme au sens large.
- Faire bouger notre corps ça dérouille les tensions qui peuvent s’accumuler dans notre corps parce qu’on a les épaules crispées à force d’être dans le rush du quotidien, donc dénouer les tensions, faire bouger notre bassin, utiliser nos jambes, faire tourner notre colonne vertébrale : tous les exercices de torsion sont vraiment bons dans ces périodes où la maternité devient très intense. Assouplir le bassin, assouplir les épaules, assouplir la colonne vertébrale, les cervicales, tout ce qui va être de l’ordre de de prendre soin de nos organes internes, avec des étirements doux (type yoga ou pilate doux), des respirations (type breathwork, cohérence cardiaque, pranayama), ça vient aussi aider : ça aide notre corps à ne pas accumuler les tensions, comme si en assouplissant ou en adoucissant notre corps, nos articulations, nos organes, on venait aussi adoucir notre expérience émotionnelle du moment.
- La dernière chose que je voulais vous partager, c’est plutôt un questionnement que je trouve très beau et qui aide à remettre en perspective le quotidien quand la parentalité devient très intense.
C’est : « Qu’est-ce que j’ai envie de vivre avec mes enfants ? »
« Quel parent j’ai envie d’être ? »
« Comment j’ai envie que mes enfants se souviennent de leur enfance à mes côtés ? »
Parce qu’encore une fois, quand on est submergé.e par les tâches quotidienne, ça arrive vite qu’on passe à côté de l’essentiel. Alors oui, on gère, on arrive à tout gérer. Mais on le fait parfois au prix de notre santé physique et mentale et on le fait aussi parfois au prix de la beauté et la magie de l’enfance. Nos enfants sont des êtres qui, comme nous, sont pétris par leur besoin d’être en connexion, par leur besoin d’avoir de la beauté autour d’eux et par leur besoin d’avoir des rituels, des routines qui les nourrissent. Et c’est le moment pour eux de le faire, de le vivre.
On n’a qu’une seule enfance et évidemment il y a des périodes où l’on est plus sollicité.e que d’autres et moins disponible que d’autres.
Mais ça peut faire du bien de remettre les choses en perspective pour lâcher sur les aspects finalement secondaires ou superficiels du quotidien, sur lesquelles on focalise parce qu’on est dans une culture de la performance, des horaires, des emplois du temps très carrés, et qu’il n’est pas forcément évident de s’en extraire même quand on sait que ce n’est pas ça qui est au cœur de nos existences.
Ces questions là peuvent nous y aider.
Pour aller plus loin 🌿
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